Inde 2012 458

HANUMAN ou le chemin du vent

Qui ne rêve pas de sauter par-dessus les obstacles ? Qui, lassé(e) de lutter indéfiniment contre une réalité inconfortable voir inacceptable, ne voudrait pas achever ce combat d’un bond puissant pour se retrouver loin des routes épuisantes d’une pesante convalescence, sur un chemin offrant légèreté et insouciance… le chemin du vent.

Selon la mythologie hindoue, c’est Hanuman qui peut nous mettre sur ce chemin. Car pour voler sur le chemin du vent, il faut être le vent, et Hanuman est le prince de l’air, « Vayuputra » ou fils de Vayu, Dieu du Vent. Le vent a le pouvoir  de se jouer des obstacles, de contourner la résistance, de trouver l’ouverture et de s’y engouffrer. Il caresse ce qui doit être plié, frappe ce qui doit être brisé, n’est doté d’aucune forme et peut prendre n’importe laquelle. Le vent est perpétuellement et parfaitement ajusté à l’espace qui l’entoure, à la mesure exacte de l’obstacle.

Que serait le vent dans nos vies, si ce n’est notre compagnon le plus intime, la vie de notre vie ? Il est avec nous dans notre premier souffle de nouveau-né, dans l’exultation d’une joie subite, le soupir découragé qui nous laisse vide suite à une défaite, dans le halètement de l’athlète en plein effort ou la vague montante de la colère dans un suffoquement mu par l’angoisse ou dans le doux ronflement d’un bonheur paisible, et finalement, dans le « dernier soupir ». Pourtant, en dépit de cette constante proximité, en dépit du fait que notre vie est faite de sa substance et que notre énergie dépend de la façon dont il souffle en nous, nous ne connaissons pas grand-chose de ses pouvoirs. C’est là qu’intervient Hanuman, le fils du Vent…

Les grands sages de l’Inde ancienne ont en effet donné un nom et une forme à ce principe essentiel de la vie. C’était, le seigneur de l’énergie dynamique, le maître du Prana – mot que l’on peut traduire, faute de mieux, par Souffle de vie. Sa manifestation la plus importante dans l’homme étant la force présidant à la distribution de l’air dans le corps, appelée respiration. Vayu., c’est Celui qui bouge, respire, s’élargit, tend à se répandre indéfiniment. C’est la respiration immortelle, le fil ininterrompu sur lequel s’égrènent nos vies successives, ce qui « prête » vie à nos corps successifs, qui nous porte dans notre traversée de la vie comme Hanuman porte le roi sur ses épaules dans sa traversée de l’océan. Le domaine de Vayu, le Vent, est la région « du milieu », c’est le monde intermédiaire de la vie, lien entre matière et esprit.

Dans l’épopée de Ramayana, bien postérieure aux textes védiques, Hanuman, le Dieu-Singe, fils de Vayu, est le messager fidèle du roi Rama, l’idéal de la dévotion la plus ardente…
Mais pourquoi un singe ? Quel est le rapport entre Vayu, seigneur du Vent, et la forme de singe sous laquelle nous apparaît Hanuman ? Nombreux sont les noms du singe en sanskrit (langue sacrée de la civilisation hindoue). Le singe, c’est celui qui habite la forêt, celui qui saute. On l’appelle aussi kapi (de la racine kamp, trembler) : celui qui est dans un état constant de trépidation. Le singe est chanchal, disent les textes, c’est-à-dire agité, instable, il a tendance à passer brusquement de l’enthousiasme à l’abattement, de la peur à l’agressivité, etc. autrement dit, c’est un être dans lequel l’énergie nerveuse du Prana se manifeste sous une forme brute, incontrôlée. En somme, une énergie vitale dans un récipient corporel qui sait assez mal la contenir sans qu’il n’y ait débordement. En ce sens, c’est le symbole frappant, en certains aspects, de la nature humaine.
Le singe, est donc associé lui aussi à cette force. Toutefois, Hanuman étant le prince du Vent, lui est maître de cette énergie. Il sait s’en servir, la faire grandir en lui, la diriger, la contrôler. On se souvient d’ailleurs qu’Hanuman est traditionnellement considéré comme un « brahmacharin », quelqu’un qui a fait vœu de célibat, maître de ses impulsions. (Auteur inconnu)

Pour l’Ayurvéda comme pour le Yoga Hanuman est un allié puisque dans les 2 disciplines l’élément Aire (Vayu =Vent) est un outil clé pour libérer corps âme et esprit des toxines qui entrave la libre circulation de notre énergie vitale. Les exercices respiratoires (Pranayama) et les massages consiste à donner un nouveau souffle à tous les cellules de notre corps et nous assure ainsi, accompagné d’une bonne hygiène alimentaire et de vie, longévité et santé dans la joie et la bonne humeur.